SUD OUEST La Bastide

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Roi du deux-temps (2006)

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PORTRAIT. Bastidien d'adoption, Fernand Gitton a consacré sa vie à la mécanique. A 83 ans, la passion l'anime toujours.


Roi du deux-temps

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Fernand Gitton dans son atelier de la rue Jules-Verne

A 83 ans, Fernand Gitton est dans son atelier de la rue Jules-Verne tous les jours à 8 heures. "Dès que j'ai un moment de creux, il faut que je travaille", commente l'homme qui ne peut rester les bras croisés.  Il s'occupe, il classe ses pièces mécaniques, relit ses livres sur les cycles, ou la moto, il répare les vieux vélos stockés dans son atelier, fait tourner sa moto de marque Automoto, une 100 cm3 de 1954, elle monte à plus de 90 km/h. Avec passion, Il montre des cadres de vélos de 1920 de la marque Trèfle, des selles en cuir et d'autres montées sur ressorts. Une vraie caverne d'Ali baba du vélo. Il faut dire que l'homme, né en octobre 1924 à Montereau (Seine-et-Marne), est un véritable amoureux de la mécanique.
   Fernand Gitton s'est installé au printemps 1934 à Bordeaux, son père prenait un poste de contremaître aux établissements Pauliet et Chausson.
Le jeune Fernand fit ses études des primaires à l'école de Cenon. Il est embauché en 1939 comme petit commis chez Butaud, dont l'atelier est installé au 72 de l'avenue Thiers. Cet artisan fabriquait des cadres de vélo, puis montait les vélos dans sa totalité. Pour passer son CAP d'ajusteur, Fernand Gitton s'inscrit aux cours du soir à l'école Ferbos. De cette époque (1941), il a encore son cahier de technologie avec les dessins des hauts fourneaux et des schémas des pièces à usiner.

La défense passive. Fernand Gitton explique ses souvenirs de la France occupée avec beaucoup d'émotion : "les Allemands venez nous chercher pour creuser des tranchées ou pour exécuter d'autres travaux. "Je m'étais portais volontaire pour la défense passive pour aider mon pays. J'ai encore mon masque à gaz." Et d'ajouter : "je me souvient en 1945 à la fin de la guerre, les bateaux allemands tiraient des obus sur le quartier de la Benauge. Avec mes amis de la défense passive, je suis arrivé dans une maison où un obus venait d'exploser, la maison était en flammes, je me disais, ils sont tous morts. Une chance, les occupants étaient partis chez des amis. Un bonheur pour moi de les savoir vivants."
   A la fin de la guerre, Fernand Gitton est embauché chez Trigasson un fabricant de pompes à vin manuelles, installé en bas de la cote Mont Repos. Un an plus tard, monsieur Butaud le rappelle, car il a besoin de lui pour ses qualités d'ouvrier et ses compétences techniques et inventives du cycle et de la moto de celui que l'on le surnommait  dans so atelier, le Roi de la mécanique.  Il rencontre alors Jeannine Lauvernay, qui devient sa femme en 1949. De se mariage sont nés trois enfants deux garçons (qui participeront à de nombreux rallyes automobiles et courses de cotes) et une fille. Il s'installe avec sa famille rue Jules Verne et y construit son atelier.

Prototype. L'homme s'amuse dans son travail, il invente des outils, la première poignée tournante pour le câble d'accélérateur des cyclomoteurs, il fabrique un cyclomoteur de ses mains pour originalité une direction avec compensateur (petit vérin hydraulique qui remet la direction droite sans effort). Cette mobylette est toujours dans son atelier, c'est le prototype.
   Sportif, il débute en 1948 au Stade Baside Bordeaux Benauge (SBBB) à la section de lutte gréco-romaine. C'est le champion de France de la discipline M. Lacaze qui l'entraîne. Puis il se passionne pour la natation et la plongée sou marine. En 1954, il découvre le Yoga et depuis tous les matins, il fait ses postures. "Cela fait partie de mon hygiène de vie", précise le Roi de la mécénique.

Michel LACARRIERE.