SUD OUEST La Bastide

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Suzanne Bouchaud (2007)

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Portrait


Suzanne Bouchaud est née, a étudié, a travaillé, est à la retraite dans son quartier Bastidien.

La Bastide, mon quartier, mon village

Suzanne Bouchaud, née à la Bastide en 1938 rue Joseph Pujol, arrière petite fille de ce dernier. Cet ariégeois arrive à Bordeaux vers 1880, très dévoué à sa ville d'adoption, membre du conseil municipal, il se présente à l'élection municipale sous l'étiquette PSU (Parti Socialiste Unifié) contre Charles Gruet.
Aînée des six enfants, elle fait ses études primaires à l'école Thiers et poursuit son secondaire au collège Montaud. Suzanne Bouchard raconte un de ces souvenirs d'enfance, "le tramway de l'avenue Thiers s'arrêtait à la deuxième barrière (pont St Emilion), ou celui de la rue de la Benauge, le conducteur sonnait la cloche à son passage, pour changer de direction, il faisait tourner le pantographe en faisant le tour du tramway. Je l'ai connu jusqu'aux années 1950. Cinquante ans plus tard, je dois reconnaître que celui qui circule aujourd'hui nous apporte beaucoup de confort dans nos déplacements."
A cette époque rappelle Suzanne, la Bastide avait encore un tissu économique important dans le secteur tertiaire. Les commerces de l'avenue Thiers et de la Benauge étaient fleurissants grâce aux nombreux ouvriers.
En 1953 Suzanne devient apprentie vendeuse au 225 de l'avenue Thiers le "Soylène", magasin de mercerie bonneterie tenu par la famille Bouchaud installée depuis 1930. En 1960, elle épouse le fils et s'occupera du magasin avec son mari jusqu'en 1985. Dans les années 1970, dit-elle, le magasin vendait plus de deux tonnes de laine par ans.
Les difficultés du Port de Bordeaux dans les années 1954 se sont répercutées sur les industries de transformation. De nombreuses entreprises ferment ou se délocalisent vers la périphérie. Mais il restait encore le secteur tertiaire. C'est au cours de la période de 1975 à 1985 que le chiffre d'affaire des petits commerces baisse. Il faut dire que c'est la période où les grandes surfaces s'implantent un peu partout, ce qui affaibli considérablement le commerce de proximité. Après avoir peser le pour et le contre, le couple décide de changer d'activité. Il transforme la mercerie en papeterie journaux qui sera définitivement fermé en 2000.
Dans ces souvenirs explique Suzanne : "je suis un peu  nostalgique de la fête du quartier de juin, qui durant trois jours réunissait la population autour des manéges, des baraques de jeux et de loterie. Une estrade face à l'école Thiers, servait de scène pour le concours du radio crochet. Puis le bal à papa qui se déroulait avec un orchestre dans la salle Ernest Mouche, détruite dans les années 1960 et depuis transformée en parking. J'ai aussi la nostalgie de la journée du tour de France, où les gens du quartier venaient voir passer la caravane et les coureurs. C'était un après midi de fête."
Aujourd'hui Suzanne donne de son temps libre aux gens du quartier et aux associations à titre bénévole. Elle peint et fait des objets de décoration avec du matériel de récupération. Puis elle se ballade dans son village Bastidien, par contre, elle trouve que le nouveau quartier Queyries est trop moderne. Mais chaque époque à son architecture. Puis le problème du stationnement résidentiel devient compliqué si vous ne possédez pas de garage, parfois certaines rues atteignent une situation de saturation. A la Bastide il fait quand même bon vivre !

Michel LACARRIERE