SUD OUEST La Bastide

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La Mamie Bastidienne (2007)

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La Mamie bastidienne

LA BASTIDE. 27 fois arrière-grand-mère, Georgette Cordes a toujours vécu dans la quartier depuis sa naissance en 1927

Bastidienne depuis toujours


georgette-cordes-la-bastide.JPGLe prix Nobel de la paix est attribué au Français Ferdinand Buisson, Citroën installe sa première chaîne de montage, Édouard Daladier président du Parti radical-socialiste, c’est la France de 1927. Adrien Marquet (SFIO) est le maire de Bordeaux. Georgette Cordes quand à elle voit le jour le 21 juillet 1927 rue Dasvin de Boismarin, puis ses parents déménagent rue Reinette en 1926. Durant son enfance, elle explique qu’elle a vu les transformations de Bordeaux avec la nouvelle Bourse du travail, la piscine Judaïque, le stade Lescure, les abattoirs. Mais aussi la réfection des égouts et de l’éclairage public, puis la macadamisation des rues et l’arrivée du gaz de ville. Ses études, elle les fera à l’école primaire Thiers, comme sa mère Marthe. Depuis, c’est cinq générations qui s’y succèdent. Elle obtient son certificat d’élude primaire, et fait deux ans de cours supérieurs pour compléter sa scolarité.


Les Années folles.
Georgette explique que dans les années trente à quarante, l’ambiance du quartier est extraordinaire “je me souviens que l’avenue Thiers était guaie, il y avait beaucoup de monde dans les rues. Le bal du 14 juillet se faisait à l’angle des rues de Lauzach, des Vivants et André Lamandé. Dans ces rues, il y avait quatre restaurants ouvriers et l’usine Motobloc où travaillait ma belle mère.
Les fêtes foraines des deux barrières faisaient le plein deux fois par ans, le feu d’artifice était tiré devant l’école Thiers. L’ambiance était extraordinaire, on s’amusait comme des petits fous.” Puis elle rajoute “je me souviens quand maman faisait la soupe, elle disait à la voisine qui faisait le linge, je te porterais la soupe pour ce soir… l’amitié et la convivialité de ces quartiers ouvriers étaient présentes à chaque coin de rue. Dés le printemps les gens du quartier sortaient les chaises et discutaient dehors pendant que les enfants jouaient.” Il faut dire que la télévision était absent …
Puis c’est la déclaration de la guerre, comme tous les enfants de cette période difficile, elle subira l’occupation allemande. A quinze ans, elle tombe amoureuse de Pierre Marcel Cordes qui deviendra son mari en octobre 1945, ils auront quatre enfants trois filles et un garçon.
Après avoir élevé ses enfants, en 1955 elle part travailler chez Gaulin à la maison de la literie quai de Paludate. Elle y restera quinze ans avant de passer le pont de Pierre pour un emploi au laboratoire d’œnologie de chez Ginestet cours St Louis.
Coté commerces, il y avait tout, aujourd’hui c’est différent, les gens sont plus mobiles et vont vers la grande distribution, le commerce de proximité est plus restreint. Elle attend l’ouverture de la supérette, en espérant que les prix soient abordables, les retraites sont petites.

Quatre maires.
Elle a connu quatre maires, Adrien Marquet, Jean Fernand Audeguil, jacques Chaban Delmas, c’est celui qui l’a le plus marqué. Puis Alain Juppé “qui a fait un travail remarquable avec les l’aménagement des quais et le tramway. J’en verrai peu être un autre dans quelques mois ?…”
Par contre si j’avais un vœu à émettre, explique Georgette “il faudrait que les élus se penchent sur le problème du stationnement sur le trottoir de l’avenue Thiers. C’est un danger permanent pour les piétons et de plus véhicules cassent les poteaux d’éclairage ce qui assombri le trottoir à la tombée de la nuit. Il me semble que de simples potelets empêcheraient ce danger.” 
Son père était conseillé municipal de Cenon, elle suit toujours avec intérêt les élections municipales. Si elle remercie le maire sur la transformation de la Bastide coté des quais, il lui semble que le coté du pont St Emilion est un peu oublié. Il faut que le maire y pense… si son entourage ne lui dit pas. En juillet 2008, Georgette Cordes fêtera ses quatre vingt et un ans de vie sur la Bastide. Quartier qu’elle adore où elle se balade à pieds jusqu’au pont de pierre.

Michel Lacarriere